Peter Schmid ne fut pas moins remarquable [que 
    B. thorne]. Les difficultés de perception de 
    son discours m’ont distraite puis un peu 
    endormie et je le regrette car ce cours de 
    philosophie de l’Etre et de la rencontre m’a 
    passionnée. 
    Mes études de philosophie idéaliste d’abord 
    puis réaliste m’avaient offert des visions de 
    la personne diamétralement opposées : 
    L’une disait : « la personne est relation », 
    c’est à dire que c’est la relation qui crée la 
    personne, s’il n’y a pas de relation, il n’y a 
    pas de personne. 
    L’autre disait : « La personne est une 
    substance qui existe pour elle-même », vision 
    individualiste de l’Etre. 
    J’ai été heureuse d’entendre de la bouche de 
    Peter Schmid que la personne était d’abord  
    « substance » puis « existence » c’est à dire 
    à la fois être individuel et être en relation 
    et de découvrir que c’était la vision de Carl 
    Rogers. Il n’y a pas de dialectique mais une 
    symbiose. Cette notion philosophique de la 
    personne satisfait pleinement mon intelligence. 
    
    
    J’ai découvert sur Internet un article de 
    Peter Schmid intitulé « La conception de la 
    personne et ses implications pour 
    l'amélioration et le développement personnel. 
    »
      
     
    
    
    Peter Schmid a comme renforcé et prolongé les 
    propos de Brian Thorne en développant la 
    notion de personne ». Cette notion ne concerne 
    pas seulement le client mais le thérapeute qui 
    n’est absolument pas neutre dans l’approche 
    rogérienne mail lui aussi fondamentalement 
    Autre, et parce qu’il est Autre, c’est à dire 
    en quelque sorte un « contraire », la personne 
    du client peut se découvrir, se développer 
    puor devenir personnalité, en se posant en 
    face à face. D’où l’insistance de nos deux 
    intervenant sur l’expérience de vie, condition 
    nécessaire pour être thérapeute rogérien. 
    En effet celui-ci n’a aucun outil en mains, 
    sinon lui-même. 
    Pascale Girault, Mouvance Rogérienne 2 
    (2002) 19  
    
      
    
    
      
    1902 - 2002: Centenaire de la naissance de 
    Carl Rogers 
    Les 26 et 27 janvier 2002, nous avons vécu 
    deux journées de « célébration », de rencontre, 
    de réflexion et de recherche, organisées par 
    le « collectif rogérien » à Paris. 
    Dans toute cette richesse, j’ai été 
    particulièrement intéressée et interpellée par 
    l’intervention de Peter Schmid (professeur-docteur, 
    psychothérapeute et formateur, président de la 
    « world association for person-centered and 
    experiential psychotherapy and counseling », a 
    collaboré avec Carl Rogers dans les années 80) 
    et plus précisément, par certaines de ses 
    affirmations qui formulaient avec une claire 
    cohérence théorique, certaines interrogations 
    et intuitions qui naviguaient déjà en moi. 
    
    
     
    Voici, bien tardivement, quelques réactions 
    libres et toutes subjectives. 
    L’Approche Centrée sur la Personne, fût, au 
    temps de sa création, une révolution. Carl 
    Rogers avait introduit ce terme de « 
    révolution tranquille » pour indiquer la 
    puissance de transformation qu’elle contenait: 
    transformation des personnes, des 
    organisations, des groupes et de la société. 
    Est-ce que l’Approche Centrée sur la Personne 
    a encore, pour nous aujourd’hui, cette force 
    révolutionnaire ? 
    Cette force, pour moi, pourrait se résumer en 
    quelques mots: 
    « being a person – becoming a person » 
    - « être une personne – devenir une personne » 
    Devenir, au cours d’un processus d’évolution, 
    la personne que je suis réellement, 
    m’approcher de plus en plus de la vérité de 
    mon être jusqu'à devenir une personne 
    fonctionnant pleinement, « a fully 
    fonctionning person ». 
    La psychothérapie engendre ce processus de 
    développement qui aboutit, à son terme « idéal», 
    à une personne fonctionnant pleinement, en 
    toute fluidité et toute réalité. 
    C’est un processus de développement de 
    l’individualité, et il a bien correspondu à 
    cette étape de notre civilisation où l’accent 
    était mis sur la valeur de l’individu. 
    Peut-être, en revanche, n’a t-on pas 
    suffisamment mis l’accent sur les éléments « 
    communautaires » déjà présents chez Rogers. 
    • ce développement individuel a lieu dans un 
    processus thérapeutique dont l’efficacité est 
    le climat relationnel. C’est dans une relation 
    que la personne se développe; le terreau dans 
    lequel elle plonge ses racines est la 
    nourriture de la rencontre. C’est une 
    rencontre humaine qui possède ce pouvoir de 
    croissance et de guérison. ( bien sûr , cette 
    rencontre nécessaire à l’être humain 
    n’appartient pas exclusivement à la 
    psychothérapie, mais se vit dans les relations 
    familiales, amicales, sociales etc…bien que 
    plus rarement et plus difficilement) 
    • l’individu qui découvre sa liberté dans son 
    authenticité profonde, ne le fait pas de 
    manière chaotique, même s’il passe par des 
    moments de chaos. Le processus est 
    directionnel, et une caractéristique de cette 
    direction est l’orientation sociale qui amène 
    à développer, enrichir et approfondir les 
    relations.  
    • Et dans le prolongement, j’en arrive à cette 
    phrase qui indique si bien un sens, sinon un 
    aboutissement: « ce qui est le plus 
    personnel est aussi le plus universel ». 
    Il y a quelque chose de commun – c’est 
    pourquoi j’ai employé le terme « communautaire 
    » - qui relie les êtres humains, quelque chose 
    qui fait qu’en allant au bout de l’originalité 
    la plus subjective, on s’ouvre de faon 
    naturelle, à l’universalité de l’âme humaine. 
    
    
     
    Alors il est temps d’amorcer une autre 
    révolution à laquelle je me suis sentie 
    invitée en écoutant Peter Schmid, une 
    révolution qui nous tire hors de notre 
    conception individualiste de l’être humain, et 
    nous ouvre à une conception universelle et 
    communautaire. 
    Peter Schmid nous a rappelé ces deux 
    philosophes qui ont, chacun à sa manière, 
    attiré l’attention sur la rencontre: 
    Buber a souligné l’importance d’une 
    relation totalement réciproque entre un « JE » 
    existant pleinement et un « TU » existant 
    pleinement, chacun en tant que SUJET. La 
    relation est alors une rencontre Face à Face -
    meeting face to face – où chacun peut 
    être rencontré, « contré » par l’autre (being 
    counter). 
    Paul Tillich souligne l’importance de 
    la résistance de l’autre. On pourrait dire 
    aussi: authenticité, congruence, poids…La 
    personne émerge de la résistance dans la 
    rencontre avec l’autre. L’individu se découvre 
    à travers la résistance. A ce point de la 
    relation, s’il ne veut ni se détruire ni 
    détruire l’autre, il doit entrer en 
    communauté avec l’autre personne. 
    C’est une réalité que l’on peut expérimenter 
    jusque dans le physique, à partir d’exercices 
    simples comme, par exemple, celui du « bâton 
    »: 
    
    
    
    « l’exercice du bâton » est un support qui 
    nous aide à expérimenter l’écoute quand 
    celle-ci s’inscrit dans le corps: il s’agit 
    d’évoluer à deux, en silence, en tenant chacun 
    le bout d’un bâton à l’aide d’un doigt. Ni jeu, 
    ni danse, l’exercice est une invitation à 
    explorer une position dans la relation. Est-ce 
    que je dirige ? Est-ce que je suis mon 
    partenaire ? Suis-je à l’écoute de moi-même ou 
    de l’autre ? Comment nous rencontrons-nous ? 
    Est-ce que je peux laisser le bâton me guider 
    ? - 
     
    
    
    C’est aussi une réalité que l’on retrouve dans 
    certaines situations de médiation, lorsque 
    l’opposition arguments contre arguments, 
    aboutit à un blocage, et qu’il faut passer 
    pour en sortir, à une troisième solution. 
    L’on peut également se référer au « tiers 
    inclus » de la théorie de la complexité 
    (Edgar Morin): le passage au troisième ouvre à 
    une autre dimension et sort de l’enfermement 
    de la dualité. 
     
    Nous pourrions, au cours de cette seconde 
    révolution, mettre l’accent sur le fait 
    qu’être une personne, c’est se communiquer au 
    delà de l’identification qui nous réduirait à 
    l’autre, et au delà de l’objectivation qui 
    réduirait l’autre à un objet, se communiquer 
    dans une attitude où l’altérité de l’autre 
    serait appréciée comme un appui. 
    Nous pourrions développer la conscience de 
    l’inter-connection et de l’interdépendance, 
    non pas dépendance, mais inter-dépendance 
    entre des individualités intégrées et 
    fonctionnant pleinement. 
    Cette inter-connection, solidarité, 
    responsabilité, nous mènerait à une conscience 
    plus grande de la dimension d’humanité en lien 
    avec l’univers. 
    Josette Lesieur, Mouvance Rogérienne 2 
    (2002) 20f 
      
    
     
      
  Ich möchte mich
  herzlich bedanken für deine Vorlesung
  in Paris. Ich war davon sehr begeistert. Ich fand 
  diese Rückkehr zur philosophischen Grundlage der
  Person zentrierten Psychotherapie sehr
  interessant. Es sagt mir
  auch dass die Theorie sehr wichtig ist, und dass
  ich darüber mehr lernen muss. Was ich
  so wunderbar fand, ist, dass du die
  Theorie so lebendig machen kannst. 
    Christophe Appourchaux, janvier 2002 
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